Certains immeubles des quartiers les plus anciens d’Alger ne doivent plus être réhabilités mais tout simplement démolis. C’est ce qu’a déclaré à l’APS Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes.
Les communes concernées sont Bab El Oued, Sidi M’hamed, El Madania, Hussein Dey et El Harrach. Mais d’autres quartiers situés dans d’autres communes, comme El Biar, doivent également être rasés, ajoute-t-il. La chose est regrettable, signale l’expert, mais l’état de ces immeubles coloniaux s’est tellement dégradé qu’il est impossible désormais de les réhabiliter.
C’est un pan entier de l’histoire de l’Algérie qui s’en va ainsi. Le délaissement que ces bâtiments ont subi, depuis des années, a fait qu’aucun spécialiste ne peut les «retaper». «Il est regrettable que les quartiers de Belcourt, construits entre 1875 et 1880 par un entrepreneur du même nom, soient délaissés pendant des années», dira-t-il, avant d’ajouter : « »il faut arrêter l’hécatombe et désigner des experts-architrectes, dont un millier sont en exercice en Algérie, aptes à établir un rapport sur l’état de santé de tous les anciens bâtiments afin de suggérer les solutions à appliquer et les sauver de la démolition».
Il faut rappeler, à cet effet, que la wilaya d’Alger avait dégagé un budget de 7 milliards de dinars pour la réhabilitation du vieux bâti. L’opération a débutée au mois de février de l’année passée. 792 immeubles sont concernés. La situation de la Casbah est encore plus grave. Abdelhamid Boudaoud rappelle que sur les 1700 maisons, recensés en 1962, il n’en reste que 600 environ.
Elyas Nour