Par Nassim Brahimi
Et maintenant? Bouteflika a été réélu. Il a eu sa majorité. Les Algériens sont allés voter en masse (oui, on fait semblant de croire que 3 personnes sur 4 ont voté !).
Sarkozy est satisfait. Ben Ali aussi. Pour Obama c’est oui mais… Enfin, rien qui mérite une attention particulière.
Tout a été parfait dans le meilleurs des mondes. Et maintenant? A quelle révolution va-t-on assister? Le président réélu l’a clairement exprimé: ça sera la continuité. Encore. Toujours. La continuité comme rempart au changement. Comme thérapie de groupe à un système qui véhicule maladivement sa peur du nouveau et sa phobie de l’avenir.
A en constater le culot offensant de nos responsables, leur mensonge incorporé et l’hystérie populiste de leurs satellites, ce troisième mandat ne sera visiblement qu’une réplique fidèle aux deux précédents.
Encore plus de clans, de clients, de rentiers et de bains de foules (pratique propre aux nations très sous-développées).
Dans quelques jours, on oubliera, tous, le climat qui a caractérisé ces élections, les dépassements signalés, les agitations du FFS et du RCD. Seule la conférence de presse de Zerhouni traversera l’histoire, faisant croire que la majorité des Algériens a voté, et on s’en fout pour qui.
C’est à se demander qu’est-ce que se dit Bouteflika face à un miroir, lui qui sait très bien que le chiffre de
74% est totalement fallacieux. C’est à demander s’il est conscient qu’il ne peut faire un pays seul, ou avec des soutiens subventionnés.
Le drame serait en réalité, qu’une fois la duperie lancée, tout le monde oublie que c’en est une.
N.B.