Les concessionnaires algériens viennent comme je l’ai annoncé dans plusieurs de mes interviews internationaux et nationaux , lorsque le gouvernement a décidé de supprimer les crédits à la consommation et dans la contribution que je vous ai transmise , la parade en officialisant le crédit informel qui par ricochet entraînera l’extension de la sphère informelle donc l’Etat de non droit produit de la bureaucratie . Or la base de toute économie moderne est basée sur deux fondamentaux comme le rappelait un des plus grand économiste du XXème siècle, Joseph Schumpeter : le contrat et le crédit
En effet selon mes informations, les concessionnaires vont pratiquer l’hypothèque de la voiture en exigeant des chèques de paiement différés mais avec des taux d’intérêts composés certainement supérieurs à ceux que pratiquaient les banques, alors que paradoxalement elles sont en surliquidités et que cette part était très faible dans le total de leurs emprunts . Ce qui prenait la banque, ils vont le prendre pour se prémunir des risques. Cela se fera également pour tous les autres crédits à la consommation. Donc la mesure gouvernementale , outre qu’elle a créée des remous sociaux inutiles, surtout auprès des couches moyennes pilier du développement dans tout pays et surtout base de tout pouvoir , aura un impact limité tant sur l’endettement des ménages que sur l’importation des voitures.
Le gouvernement ne peut empêcher cette pratique qui est légale puisque existera un contrat entre le vendeur et l’emprunteur dans les règles de l’art. Cela rejoint l’analyse d’un de plus grand spécialiste mondial de la sphère informelle , ancien gouverneur de la banque centrale du Pérou, l’économiste de renom conseiller de plusieurs gouvernements, le docteur Hernando De SOTO( voir son aimable contribution Etat de droit et sphère informelle en Algérie – contenue dans mon ouvrage : les défis de l’Algérie – Economie de marché et Démocratie- Edition Dhar El Garb 2004) pour qui lorsqu’un gouvernement agit administrativement et de surcroît autoritairement , loin des mécanismes transparents , la société enfante ses propres règles pour fonctionner qui ont valeur de droit puisque reposant sur un contrat entre les citoyens , s’éloignant ainsi des règles que le pouvoir veut imposer : exemple les transactions aux niveaux des frontières pour contourner les myopies des bureaucraties locales , agissant sur les distorsions des prix et des taux de change et le droit coutumier dans les transactions immobilières.
Docteur Abderrahmane MEBTOUL