Remaniement ministériel : et les femmes dans tout ça ?

Redaction

L’Algérie aime la femme politique. Depuis l’an dernier, le nombre record de femmes au parlement algérien fait la fierté du Maghreb. Mais l’Algérie peut-elle faire preuve de modèle avec ses femmes ministres ?

Le remaniement ministériel de la rentrée, n’a pas beaucoup renforcé la représentativité féminine au cœur du nouveau gouvernement. Certes, nos femmes ministres sont plus nombreuses mais nous sommes loin de la parité, même très loin…Parmi les onze nouveaux ministres, seulement une nouvelle tête apparaît, et trois ministres femmes ont la chance de garder leur fonction au sein de la nouvelle équipe gouvernementale. Zohra Derdouri, est la petite nouvelle, qui après avoir dirigé l’Autorité de la Poste et des Télécommunications, devient ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication. Autre changement – quoique léger – Dalila Boudjemaa, ancienne secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, en devient le ministre.

Quant à Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité Nationale et de la Famille, et Khalida Toumi, ministre de la Culture, restent là où on les avait laissées. Peu de changement, des ministères secondaires, le remaniement ministériel ne s’est pas conjugué au féminin. Certes, cette réorganisation gouvernementale ne permettra pas d’entamer de nouvelles réformes, les nouveaux ministres auront peut-être à peine le temps d’achever les projets déjà en cours. Seule Zohra Derdouri aura un défi de taille cette année, celui du lancement de la 3G, et encore, le projet est sur les rails depuis longue date. Il ne lui reste plus qu’à suivre sa réalisation et rassurer les citoyens sur son avancée. L’Etat a du mal encore à accorder sa confiance aux Algériennes. Pour quelle raison ? Ne sont-elles pas nombreuses à faire partie du « clan Bouteflika », qui doit se renforcer avant l’arrivée du scrutin de 2014 ? Pour l’heure, personne ne le sait.

En tout cas, une chose est sûr : ce changement de stratégie sur l’échiquier politique destiné à préparer les élections présidentielles 2014, n’a pas pris en compte le facteur « solidarité féminine ». Quant à l’électorat féminin, il semble qu’il n’a aucune valeur aux yeux de l’équipe de Sellal !