Quatre questions à Denis Martinez. «Un art libre, c’est un acte nécessaire»

Redaction

Denis Que les gens comprennent que ce que nous faisons à travers « Raconte-arts » vise l’ouverture de l’esprit, lance-t-il, à 24 de la clôture de cette manifestation qu’abrite Wizgane, à 60 km à l’Est de Tizi-Ouzou.

Algerie-Focus.com : Trouvez-vous mûri « Raconte-arts » que vous présidez conjointement avec Hassan Metref depuis sa création en 2004 ?

Denis Martinez : Oui ! C’est évident car chaque année, il ya des choses supplémentaires parce que nous renforçons notre façon de voir d’autant que de nouveaux gens s’y ajoutent pour participer. C’est encore le cas cette fois-ci avec la présence de conteurs africains. On a la chance que des gens veulent participer. Le problème est d’avoir les moyens et une aide substantielle.

C’est quoi la solution, d’après vous ?

Que les gens comprennent que ce que nous faisons à travers « Raconte-arts » vise l’ouverture de l’esprit. Et que ce n’est pas pour de l’intérêt personnel si ce n’est le plaisir d’être là et de partager des choses. C’est vrai que nous ne détenons pas la baguette magique : en général, ceux qui ont le pouvoir de décision sont tellement habitués à des pratiques propres à eux que dés lors où ils voient des choses honnêtes se faire, ils deviennent réticents. Nous, on a besoin qu’on nous facilite le bon déroulement de nos activités même si on ne nous donne pas de l’argent.

Vous faites allusion à l’autorisation ?

Oui c’est çà ! On ne fait de mal à personne… Heureusement qu’il y a un minimum d’argent. Car il faut bien comprendre qu’il s’y trouve quelques musiciens qui ne vivent pas bien dans l’année, et qu’il faudra payer un peu. Tout comme il faut payer les déplacements des invités etc.

Ne seriez-vous pas intéressé par l’institutionnalisation de cette manifestation ?

Non ! Il faut préserver sa liberté. Il faut être libre. Un art libre, c’est un acte nécessaire. Cette année, par exemple, j’ai fait travailler les artistes d’Azazga que j’ai intégré dans l’action. Ils sont là où tous les jeunes du village les regardent travailler. C’est sur qu’un jour, ceux qui les regardent maintenant auront envie de faire les beaux-arts d’Azazga ou d’ailleurs. Ils n’avaient pas la chance d’assister à ces activités et maintenant l’opportunité s’offre à eux. C’est un passage qui doit laisser des traces dans la mémoire des gens et provoquera des envies de création auprès des jeunes.

Entretien réalisé par Rabah DOUIK