A chaque début d’année, partout dans le monde, des millions de gens aspirent à prendre de nouvelles résolutions afin de bien entamer la nouvelle année.
Les algériens, même si cela ne fait pas partie de leurs mœurs, en ont pris l’habitude depuis un moment. Malheureusement force est de constater, que la détermination de certains se heurte le plus souvent à des difficultés qui les dépassent. Les bonnes initiatives sont vite rattrapées par les tracas liés au quotidien.
Ainsi le chômage, la précarité, et les problèmes de logements débarrassent vite les algériens de ce… « fardeau » que sont les bonnes résolutions.
Santé, la grève des médecins contamine la fonction publique
Le secteur de la santé a commencé la nouvelle année avec une grève illimitée décrétée par un des syndicat de la profession paralysant un grand nombre de centres hospitaliers .
La revalorisation des salaires serait la principale revendication des hospitalo-universitaires. Ce débrayage qui a touché tous les hôpitaux des grandes villes, a vraisemblablement provoqué un effet dominos sur les autres corps de professions où on annonce des arrêts de travail un peu partout dans les jours qui viennent. Vue l’ambiance morose sur le front social qui s’annonce est-il toujours de mise de souhaiter bonne santé aux algériens?
Trois mandats pour 900 logements
Même si les reportages élogieux de l’unique ( l’ENTV), les inaugurations au pas de charge de l’équipe gouvernementale, et les innombrables chantiers à ciel ouvert répartis aux quatre coins du pays donnent une impression d’effervescence , la réalité en est toute autre dans l’Algérie profonde.
Pour exemple, le programme d’un million de logements, devenu à coups de matraquages médiatiques, le fer de lance des plans de croissances initiés par les pouvoirs publics, prend dans certaines localités du sud du pays une allure d’OVNI.
La ville de Ain Sefra en est le meilleur exemple. Qu’on en juge: ses habitants n’ont aucun souvenir d’un programme de développement en leur faveur. « Depuis que cette équipe gouvernementale est au pouvoir, nous n’avons profité d’aucun programme de développement particulier hormis 900 logements, inclus dans le programme des un million dont parlent tous les medias » déplore un jeune habitant de la région. Le secteur industriel étant inexistant dans la région, seuls les chantiers individuels jouent le rôle de pourvoyeurs d’emplois. « Les extensions de villas, les constructions de murs ou de clôtures sont les seuls moyens de gagner un peu d’argent » a ajouté le même enfants du pays.
Autre spécificité : pour espérer trouver du travail, il vaut mieux acquérir plusieurs métiers. La plomberie, la maçonnerie, ou la peinture, tous est bon a prendre. Mais, le plus étonnant, est que même ce programme emblématique de cinq années d’agitation du quinquennat courant (le million de logements), obéit à des « particularités » dans ces villes.
« Il nous est octroyé 500.000 dinars sur trois tranches, à nous de nous débrouiller pour les transformer en un logement décent. » L’assiette de terrain étant à la charge des bénéficiaires, c’est dès lors, une autre paire de manche que de trouver un lopin de terre pour accueillir la future demeure, surtout que les plans architecturaux eux, sont imposés par le dit programme.
Consolation : lorsqu’ils sont destinés aux régions les plus reculées, ces programmes incluent administrations et services publics. Il devient de fait bien plus facile de se procurer une ligne téléphonique ou un compteur à gaz dans ces contrées que dans les grandes villes où la saturation à atteint son comble.
Au rythme où vont les choses, les administrés de cette oasis qui compte plusieurs sites de gravures rupestres sont en droit de se demander combien de mandats leur faudra-t- il pour aspirer à une autre étape d’évolution ».
Alger: Trois millions de véhicules par jour…. et moi et moi et moi
Les déplacements dans la ville d’Alger, sont entrain de devenir un vraie casse tête chinois dans la vie quotidienne des algérois. Les transports en commun que l’on croyait débarrassés des désordres et anarchie d’autre fois, semblent faire « marche arrière ».
Ces derniers jours, la station la plus fréquentée du centre ville de la capitale connaît des troubles inénarrables.
En effet, les transporteurs, attirés par le gain facile, se permettent d’imposer aux passagers de nouvelles lignes de leurs choix, arguant de l’embouteillage engendré par la réalisation du tramway d’Alger.
Souvent, il a fallu l’intervention des agents de police pour remettre un peu d’ordre dans ce que les algérois appellent communément les arrêts.
Devant le refus des transporteurs d’obtempérer face aux demandes des usagers, les représentants de l’ordre public ont dû employer la manière forte et obliger ces prestataires de services de respecter leurs lignes de transport. Les propriétaires de véhicules personnels eux non plus ne sont pas plus à l’abri des tracas liés au « périple » dans la capitale.
Et pour cause, le stationnement à Alger intramuros relève de la prouesse. Plus de trois millions de véhicules entrent au centre ville tous les jours, et Alger ne dispose malheureusement pas d’une infrastructure routière à même de contenir un tel trafic, ce qui débouche sur des situations surréalistes.
La fin des travaux pour le métro d’Alger, entamés dans les années 80, est annoncée pour la mi 2009. Quant au tramway dont la première tranche devait être livrée depuis un moment déjà, peine à voir le jour. Une chose est sûre, cependant, 2009 ne sera pas une année capitale pour les transports : Alger comme les autres grandes villes ont encore ….. du chemin à faire.
Il va y avoir du sport
Privés des jeux olympiques et des championnats occidentaux et arabes, les férus de ballon rond vont pouvoir cette année s’donner enfin à cœur joie à leur sport favori, le football à la télévision.
L’ENTV qui a brillé pas son absence lors des précédentes compétions sportives, a du se racheter cette fois ci auprès de ses téléspectateurs. L’unique aurait déboursé une dizaine de millions de dollars pour acheter les droits de retransmission des deux matchs de qualifications de notre équipe nationale de football au mondiale et à la coupe d’Afrique 2010.
Seul des rares loisirs encore à la portée des jeunes algériens (pour combien de temps encore?), le sport se transforme en un défouloir et la violence dans les stades en est la preuve mais surtout la conséquence. Ce fléau prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques années . « L’oisiveté pousse inévitablement aux fléaux de société. Lorsqu’un jeune n’a comme loisir que les matchs de football, c’est là-bas qu’il évacuera toute la pression qu’il a accumulé dans sa vie de tous les jour. » explique un ancien entraineur à la retraite. Résultats : les joutes footballistiques sont en passe de devenir de vrais champs de batailles par moment. Ajoutez à cela de piètres résultats, et un arbitrage de plus en plus décrié et vous comprendrez que le sport en générale et le football en particulier risquent d’alimenter encore cette année la rubrique faits divers de la presse nationale.
Kh_louna pour Algérie Focus