1-Le dernier rapport du Fonds Monétaire International(FMI) du 16 avril 2009 qui rejoint celui de l’OCDE est intéressant à plus d’un titre et conforte mes différentes interviews et contributions nationales et internationales depuis la crise d’août 2007. Je cite «la récession actuelle sera probablement d’une durée et d’une gravité inhabituelles, et la reprise terne».
Car, l’économie mondiale si les thérapeutiques préconisées s’avèrent efficaces ne retrouvera son niveau d’avant la crise ( avec un taux de croissance entre moins 0,1% et 0 % en 2010) pas avant 2013/2014, et il ne faut pas s’attendre à un cours du pétrole d’environ 78/80 dollars, cours correspondant à la couverture des dépenses actuelles du gouvernement algérien , pas avant cette date et ce sous réserve de la stabilisation du dollar car toute dépréciation affecterait les recettes,le cours des hydrocarbures ( pétrole et gaz) étant libellé en dollar US ainsi qu’une grande fraction des réserves de change.
Cet intéressant rapport retrace l’histoire des crises économiques depuis 1930, les récessions s’aggravant quand elles ont une origine financière (rappel, la crise de 1930 où1/3 des banques ont fait faillite avec un accroissement du chômage et des faillites d’entreprises qui ont donné naissance à des régimes fachistes ) ou récemment quand elles interviennent simultanément dans plusieurs pays.
2- Cependant à la différence de la crise de 1930, existe une volonté politique de coopération internationale, encore qu’existent d’importantes divergences notamment entre l’Europe (optique de la régulation mondiale) et les USA(optique de la relance par le déficit budgétaire) d’une part, d’autre part entre les pays émergents ( préconisant une monnaie internationale mettant fin à la suprématie du dollar et la levée du protectionnisme ) et les pays développés. Ce qui a fait dire à certains analystes que la réunion du G20 du 02 avril 2009 ne s’est pas attaqué véritablement à l’essence de la crise et que ces replâtrages conjoncturels pour une paix sociale fictive entre 2009/2011, risquent dans 4 à 5 ans d’amplifier la crise de l’économie mondiale. Mais, la similitude forte avec la crise de 1930 est la dominance de la sphère financière avec les rentes spéculatives sur la sphère réelle et surtout la distorsion entre les profits (dominance des rentes spéculatives) et les salaires(baisse de la salarisation car le salaire est certes un prix mais est un vecteur actif de la création de la valeur et de la dynamisation de la demande sociale ,expliquant l’endettement croissant des ménages , en partie la crise des prêts hypothécaires crise qui s’est propagée à l’ensemble des bourses mondiales, les banques ayant fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d’intérêts élevés.
3- Mais la grande nouveauté de la crise d’octobre 2008 est l ‘interdépendance accrue des économies ( la mondialisation) et de ce fait je cite le rapport «une récession simultanée dure en moyenne moitié plus qu’une autre et les reprises sont particulièrement laborieuses à cause de la faiblesse de la demande internationale et notamment de la demande privée et du crédit, qui découle en partie des efforts des ménages pour augmenter leur taux d’épargne et redresser leurs bilans».Il s’ensuit toujours selon ce rapport «le recul d’activité commence à créer des phénomènes de feed-back sur les intermédiaires financiers et les risques de déflation ont augmenté.» C’est dans ce cadre que le rapport du FMI préconise une plus grande coordination des politiques monétaires, budgétaires et financières à l’échelle mondiale en donnant la priorité à l’assainissement du système financier des actifs toxiques. Mais est cela seule solution en ignorant le déséquilibre mondial au détriment des pays du Sud et le défi écologique qu menace notre planète ? Toute reproduction sans citer le nom de l’auteur est interdite.
NB – voir notre interview le 27 août 2007 à El Khabar et notre contribution septembre 2007 au quotidien d’Oran : « la crise mondiale risque de toucher l’Algérie »