L’Arménie et la Turquie sont parvenues à un accord en vue de présenter d’ici à six semaines à leurs parlements respectifs des documents sur l’établissement de relations diplomatiques bilatérales, ont annoncé lundi les ministères des Affaires étrangères des deux pays.
Dans un communiqué commun, les ministères ont fait savoir que l’Arménie et la Turquie étaient convenues d’entamer « des consultations politiques internes » sur deux protocoles, l’un sur l’établissement de relations diplomatiques et l’autre sur le développement de liens bilatéraux.
« Les consultations politiques seront achevées d’ici à six semaines, à la suite de quoi les deux protocoles seront signés et soumis aux parlements respectifs pour ratification », est-il écrit dans le communiqué.
Des pourparlers entre la Turquie et l’Arménie avec la médiation de la Suisse avaient déjà abouti en avril à un accord sur une « feuille de route » en vue d’une normalisation de leurs relations.
Cet accord prévoit la normalisation des liens « dans un délai raisonnable », rappelle le communiqué.
« La normalisation des relations bilatérales va contribuer à la paix et à la stabilité dans la région », ajoute-il.
Ankara n’entretient pas de relations diplomatiques avec Erevan depuis l’indépendance de l’Arménie en 1991 en raison de divergences sur la question des massacres d’Arméniens survenus dans l’Empire ottoman entre 1915 et 1917.
Les massacres et déportations d’Arméniens pendant cette période ont fait plus d’un million et demi de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse la notion de génocide reconnue par la France, le Canada et le Parlement européen.
En outre, la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 en soutien à l’Azerbaïdjan, Bakou étant en conflit avec Erevan pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, enclave peuplée d’Arméniens en territoire azerbaïdjanais.