Depuis Janvier dernier, l’Algérie dispose d’un arsenal juridique à même de pénaliser le phénomène de l’immigration clandestine. Cette loi n’a pas eu l’impact escompté étant donné que l’article 75 qui punit d’une peine de prison et d’une amende les personnes qui tentent de quitter illégalement le pays, n’a en aucun cas découragé les candidats. Les chiffres sont alarmants et le temps presse. D’ailleurs des voix s’élèvent pour dénoncer cette loi jugée incohérente et assimilée à « une atteinte aux droits de l’homme« .
Rahim, enseignant:
C’est indigne de nous de pénaliser des gens qui le sont déjà. Rien ne permet ce genre de loi. N’importe qui a le droit de se balader hors des eaux territoriales algériennes dans une embarcation de fortune. Personne n’a rien à dire. Les seuls qui devraient pouvoir légiférer sont les pays hôtes, eux ont le droit de ne pas accepter des immigrants et donc à les pénaliser. Le hic c’est qu’ils ne le font pas. A cette étape, c’est de l’excès de zèle, rien d’autre.
Rafik, architecte:
Immigrer, voyager, partir, c’est vieux comme le monde, on ne peut mettre un terme à ce phénomène. La seule disposition à prendre devrait être d’éviter les catastrophes comme les noyades et autres morts pour cause de voyage risqué. Mais de là à punir un comportement qui existe depuis la nuit des temps,et qui n’est pas prêt de cesser, je reste perplexe. L’immigration est inscrite dans l’esprit de ces gens, on ne peut pas le changer. Si ces gens le font au péril de leur vie, c’est parce que justement ils n’ont pas pu le faire de manière légale. La solution est ailleurs.
Youcef, restaurateur:
On ne peut rester immobile devant cette décadence. Ces jeunes se donnent la mort en embarquant sur des engins mortels. L’Algérie se vide de ses enfants au profit de réseaux clandestins qui promettent monts et merveilles à des jeunes désœuvrés et désabusés. La pénalisation entraînera l’apeurement de certains malfrats, viendra a bout des réseaux de passeurs et autres conséquences néfastes.
Meriem, juriste:
Il faut rester objectif, pénaliser les harraga c’est un peu la solution de facilité. Il faut au contraire les fixer en Algérie, par l’emploie, l’aide, les formations etc.
C’est nul d’obliger quelqu’un à s’établir là où il ne veut pas le faire. Et si vous me dites qu’il faut rester réaliste, je vous répondrai: pour quoi faire?
Kh_louna