Intellectuel ! Où ça ?

Redaction

Par Nassim Brahimi

interrogation L’intellectuel c’est le kérosène de la société. S’il y en avait en Algérie, ça se saurait. En fait, pour ne pas jeter de facto un anathème généralisé, on dira que ceux qui se portent candidats à l’être sont soit récupérés soit reniés. Dans les deux cas, le prétendu intellectuel algérien se retrouve réduit à une simple figure de société qui joue les rôles que lui incombent les codes tiers-mondistes.

Avec un minimum d’observation, on remarquera vite que nos intellectuels, souvent autoproclamés, ne sont en réalité que des tchatcheurs officiels ou des révoltés sans combat. On a tellement été déçu sur ce registre que l’on espère plus rencontrer cette exception qui fait prolonger l’espoir. Pour parler des intellectuels en Algérie, il faudrait d’abord prouvait leur existence. Et pour ce faire, il faudrait définir c’est quoi être un intellectuel.

Dans le jargon national, un intellectuel c’est tellement de choses à la fois. Il peut être l’universitaire à la terminologie bourrée de «isme», qui use de la logorrhée comme argument et qui vous rappelle étrangement votre prof d’université qui attribuait les notes en fonction de la longueur de la jupe et de la profondeur de la poche. Cet Algérien là vous inspire la médiocrité qui gâche le génie académique et qui continue à vous causer la nausée, même en n’étant qu’un souvenir.

Dans d’autres cas, les chercheurs sont assimilés à des intellectuels. Ou plutôt c’est eux qui s’assimilent à des intellectuels. Sauf qu’en Algérie les chercheurs ne trouvent jamais rien. Et s’ils le font, c’est uniquement pour vous prouver que leur découverte faisait partie du programme du Président.

C’est ce que certains appellent les intellectuels de salon, complètement inféodés aux désirs du roi et qui peuvent même, par excès de léchage, vous dire que, statistiquement, les Algériens sont de moins en moins pauvres. Ou que, par exemple, l’Algérie est devenue une démocratie à part entière.

Universellement, l’intellectuel est défini par sa liberté de pensée et son engagement. Malheureusement en Algérie, il y a trop d’universitaires, trop de chercheurs, trop de politiciens mais pas un seul intellectuel digne de ce nom. Sinon, pourquoi ça va si mal?

N.B.