« Les comptes français du président gabonais sont saisis dans le cadre d’un jugement prononcé à Bordeaux » affirme jeudi à sa « une » le quotidien régional « Sud-Ouest ».
Selon le quotidien, « les comptes courants et les comptes titres du président gabonais ouverts dans plusieurs agences du Crédit Lyonnais et de la BNP sont verrouillés. Les comptes déposés dans ces deux banques -4,2 millions d’euros ont été saisis » depuis le 13 février.
Cette saisie intervient dans le cadre d’une « procédure diligentée par l’avocat girondin Me Jean-Philippe Le Bail », à la suite d’un arrêt rendu le 29 septembre par la cour d’appel de Bordeaux. Celle-ci avait condamné Omar Bongo à « restituer la rançon de 457.000 euros exigée pour la libération de René Cardona en 1996 ».
Cet industriel avait été écroué pendant plusieurs semaines à la prison de Libreville à la suite d’un différend financier avec le président gabonais. Auparavant, il avait vendu une pêcherie avec sa flottille à une société contrôlée par Omar Bongo et sa famille. Mais le président gabonais avait ensuite demandé à René Cardona de reprendre son bien. Devant le refus de celui-ci, il avait porté plainte pour escroquerie auprès d’un juge d’instruction qui était son neveu (Alaba Fall Bosco).
Pour obtenir la libération de son père alors qu’une épidémie de fièvre Ebola sévissait à la prison de Libreville, le fils de René Cardona avait alors dû verser 457.000 euros. Les avocats du président Bongo ont toujours affirmé devant la justice française qu’il s’agissait du règlement d’une dette pour « le dédommager pour lui avoir cédé un bateau en mauvais état ». La Cour d’appel de Bordeaux n’a pas admis cette version et sa décision est exécutoire. Selon « Sud-Ouest », la somme, intérêts compris, due aujourd’hui par Omar Bongo à René Cardona s’élève à 1,131 million d’euros.
Toujours selon le quotidien régional, Omar Bongo a effectué un pourvoi en cassation de la décision de la cour d’appel de Bordeaux, mais ce pourvoi n’est pas suspensif et ne peut être examiné que si les sommes dues sont réglées. Les avocats du président gabonais disposent d’un délai de trois mois pour trouver une parade juridique à la saisie de ses comptes français.
Source : Associated Press
26-02-2009