Lutte contre l’insécurité routière : Plus de fermeté contre l’«incivisme chronique»

Redaction

secu Deux jours après l’audition consacrée au secteur des transport, lors de laquelle, le président de la République s’est beaucoup plus attardé sur l’ampleur des accidents de la route, le projet de loi relatif à la circulation routière déposée pour débat à l’APN a été renvoyée à la commission spécialisée de la même chambre pour introduire de nouvelles mesures. En effet, le document vu et corrigé relève que le développement du niveau de l’insécurité routière en Algérie «enregistre depuis plusieurs années une courbe ascendante ayant mené les pouvoirs publics à s’atteler à endiguer progressivement ce fléau devenu un problème de santé publique et qui constitue une préoccupation majeure affectant le PIB national».

Les nouveautés introduites dans le texte initial prévoient l’introduction de nouvelles définitions et enrichissement d’autres définitions existantes. La consécration du principe de la rétention du permis de conduire, l’introduction du permis à points et la restructuration du chapitre VI relatif au régime des sanctions aux infractions aux règles de la circulation routière figurent également parmi les principales mesures de la présente ordonnance. Ce nouveau projet prévoit aussi le classement et la hiérarchisation des contraventions structurées en quatre degrés par rapport aux délits, la révision à la hausse des niveaux des paliers d’amendes forfaitaires, l’introduction de certaines infractions en délits et le renvoi à la forme réglementaire pour réviser l’organisation et le fonctionnement de la commission de suspension du permis de conduire. Selon le législateur, «si les effets escomptés sur les comportements délictueux sont tangibles pour certaines infractions telles le non port de la ceinture de sécurité ou l’usage manuel du téléphone portable durant la conduite du véhicule, d’autres infractions plus graves sont malheureusement toujours enregistrées et nécessitent donc une thérapie plus lourde». L’excès de vitesse continue, en effet, à causer pas moins de 20% des accidents recensés sur le territoire, le recours à la motocyclette en milieu urbain notamment pour contourner les effets de la congestion dans nos grandes villes ne s’est pas accompagné du port systématique du casque sachant par ailleurs qu’une chute de l’engin lancé à une vitesse de 27 km/h peut déjà occasionner la rupture des vertèbres cervicales, note le texte.

Courbe ascendante

«Les comportements délictueux observés, selon le projet de loi, ont pour origine notamment l’impunité générée par l’absence de poursuites pour le recouvrement des amendes forfaitaires dont le niveau demeure dérisoire», lit-on dans le texte. Pour le législateur «cette situation qui a mis en place un incivisme chronique, entraînant la courbe ascendante du phénomène du non respect du code de la route nous interpelle sur la nécessité de traiter avec la diligence requise en pareille circonstance les infractions et délits via des mécanismes juridiques appropriés». «Cette mesure qui présente l’avantage de sauvegarder les droits du citoyen conducteur permet, non seulement le recouvrement certain des amendes forfaitaires qui constituent une des sources de financement de l’action de l’Etat en matière de sécurité et de prévention routières, mais aussi la sanction par voie judiciaire des infractions à l’origine de 57% des causes d’accidents enregistrés», indique le projet. «Segment d’une démarche globale, le durcissement de l’arsenal législatif est le produit d’une réflexion collégiale menée par un comité interministériel piloté par le ministère des Transports conformément aux conclusions dégagées lors du CIM consacré à l’examen de ce dossier en date du 12 janvier de l’année en cours», ajoute-t-on.

M.A.Y.