La chancelière allemande Angela Merkel a accusé vendredi les Etats-Unis de ne pas respecter les accords internationaux sur l’octroi des crédits aux entreprises, au détriment des Européens.
Pour surmonter la crise économique, « notre tâche est de fixer des règles communes au sein de la communauté internationale et d’obtenir que chacun s’y tienne », a-t-elle déclaré dans un discours devant une fondation allemande de bienfaisance en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (nord-ouest).
A titre d’exemple, elle a cité les accords internationaux Bâle II, un dispositif international destiné à mieux appréhender les risques bancaires, notamment le risque de crédit et les exigences en fonds propres. Ces accords, négociés en 2004, n’ont pas encore été appliqués par les Etats-Unis.
« Nous avons négocié (l’accord) Bâle II ensemble. Mais quand il est entré en vigueur, les Etats-Unis ne l’ont pas respecté. Cela nous crée des difficultés parce qu’il est plus facile de faire des affaires ailleurs. Ce n’est pas juste », a déclaré la chancelière.
« L’octroi de crédits est un facteur décisif pour la croissance actuelle », a encore expliqué Mme Merkel dans une interview au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Or les normes de Bâle II ont eu pour effet négatif de rendre les crédits plus onéreux, a-t-elle ajouté.
« Nous n’avons pas de concurrence équitable entre l’Europe et les Etats-Unis ». Les petites et moyennes entreprises (PME) américaines « ne sont pas touchées par la hausse des exigences de capitaux propres, contrairement à nos firmes ».
La chancelière allemande a annoncé que les pays européens allaient mettre le sujet sur la table lors d’un prochain sommet du G20 en septembre à Pittsburg, aux Etats-Unis.