Moines de Tibéhirine: la presse algérienne critique le président Sarkozy

Redaction

prersse dz Plusieurs journaux algériens ont dénoncé mercredi l’appel du président français Nicolas Sarkozy à la collaboration des autorités algériennes dans l’enquête sur le massacre des sept moines de Tibéhirine en 1996, attribué par un ancien officier français à une bavure militaire algérienne.

« Nicolas Sarkozy sème le doute », titre en une le quotidien privé francophone El Watan. « L’Algérie est gravement malmenée par une certaine France, celle officielle et celle des intérêts, indépendamment des courants politiques. Elle s’en prend à l’Algérie, c’est à dire au peuple algérien, d’une manière cyclique, régulière, opportune », écrit El Watan.

M. Sarkozy a réclamé mardi la vérité sur l’affaire des moines de Tibéhirine à la suite d’une déposition mettant en cause l’armée algérienne, 13 ans après leur mort officiellement imputée au Groupe islamique armé (GIA). M. Sarkozy a exhorté l’Algérie à collaborer, affirmant que « les relations entre les grands pays s’établissent sur la vérité et non pas sur le mensonge ».

Pour le quotidien privé francophone Liberté, le président Sarkozy a traité l’Etat algérien de « menteur » dans cette, tandis que le quotidien La Tribune estimait que « les services secrets français (DST et DGSE) veulent solder leurs comptes sur le dos de l’Algérie ». « Au moment où les forces de sécurité algériennes tentaient de localiser les ravisseurs pour libérer les otages (moines), les services secrets français ont réussi, étrangement, à établir un contact avec les éléments du GIA, auteur du rapt et ont engagé des négociations avec eux », selon La Tribune.

Le quotidien privé arabophone Echourouk a qualifié de « véritable provocation » les déclarations du président français. « Les observateurs ne comprennent pas cette sortie aussi étrange que provocatrice du chef de l’Etat français qui veut déterrer une affaire classée depuis plus de 13 ans (…) s’impliquant ainsi, délibérément ou inconsciemment, à créer une nouvelle crise entre les deux pays », écrit Echourouk.