
Jamais, dans le monde, on aura vécu une telle situation invraisemblable. En Algérie, si. Les patrons et dirigeants des entreprises publiques sont interpellés, épinglés et dirigés par le Premier ministre alors que rien ne lui confère un tel pouvoir. Lui, qui est censé œuvrer à concrétiser le programme présidentiel, s’est retrouvé, ainsi, patron des patrons au sens hiérarchique du terme.
Ahmed Ouyahia est devenu, en effet, le PDG générique des entités économiques nationales. On se souvient du retrait massif des entreprises publiques du Forum des chefs d’entreprises. Cet acte collectif n’a jamais été le fruit d’une réflexion des patrons de ces entreprises mais bel bien une obtempération à une instruction d’Ouyahia qui est venue sanctionner un Hamiani aux visions divergentes.
Cet ordre donné aux entreprises publiques pour déserter le FCE n’a, en plus, jamais été tenu secret. Dès le départ, ce fût une information publique que personne n’a osé critiquer. Puis est venue l’instruction aux motivations approximatives qui intimait aux patrons des entreprises publiques de boycotter le Bureau d’études Strategica.
Dans ce cas aussi, Ouyahia s’adresser aux dirigeants des entreprises publiques sur un ton autoritaire. Une autorité difficilement compréhensible et qui prend les allures d’une tutelle déplacée. Le Premier ministre enchaînera avec plus de fermeté lorsqu’il rappellera, dans une autre note, aux dirigeants du secteur public, que toutes annonces publicitaires devra passer par l’Agence «ANEP» et qu’il n’hésitera pas à défalquer des salaires des récalcitrants le montant de ces insertions. Pour le coup, la relation entre Ouyahia et les patrons du public prend les allures d’un paternalisme absurde.
Le pire, c’est qu’en face, aucune contestation ou remise en cause de cette autorité n’est émise. Ouyahia est devenu, par la force des choses, le PDG générique du Secteur public. Et il s’y plait bien…
Ali B.




