Procès anti-terroriste à Düsseldorf: les accusés passent aux aveux

Redaction

Quatre islamistes qui comparaissent depuis avril en Allemagne pour des projets d’attentats anti-américains ont commencé à passer aux aveux lundi devant la cour d’assises de Düsseldorf (ouest), dans l’espoir d’un verdict plus clément.

Fritz Gelowicz, 29 ans, cerveau présumé du groupe, a pris la parole le premier lors de la reprise de ce procès, après une suspension de plusieurs semaines au cours desquelles les accusés ont détaillé leurs intentions aux enquêteurs de la police criminelle fédérale (BKA).

Ils ont fait aux policiers « des aveux très complets » et « ont confirmé qu’ils avaient l’intention de tuer ici (en Allemagne) le plus de soldats américains possible », a indiqué lundi le procureur fédéral Volker Brinkmann.

Des aveux qui couvrent 1.584 pages, a précisé le président de la Cour Ottmar Breidling. « Nous sommes impressionnés par l’étendue des déclarations et par leur sincérité », a-t-il dit.

« Nous voulions en fait mener le jihad en Irak », a déclaré Gelowicz devant les juges.

Mais l’Union du Jihad islamique (UJI), un groupuscule terroriste ouzbek gravitant dans la nébuleuse d’Al-Qaïda et auquel appartiennent les quatre terroristes selon l’accusation, les a mandatés pour agir en Allemagne.

Les Allemands Fritz Gelowicz, Daniel Schneider, 23 ans, tous deux convertis à l’islam, Atilla Selek, 24 ans, et le Turc Adem Yilmaz, 30 ans, sont accusés d’avoir ciblé principalement des intérêts américains, comme la base militaire de Ramstein (ouest).

Ils encourent 15 ans de prison mais espèrent une peine plus clémente grâce à leurs aveux, ont indiqué leurs avocats.

Selon l’accusation, les quatre islamistes prévoyaient un nouveau 11-septembre et détenaient de quoi fabriquer des charges explosives 100 fois plus puissantes que celles employées à Londres en juillet 2005.

Trois d’entre eux avaient été arrêtés le 4 septembre 2007 en flagrant délit de préparation de cocktail explosif, le quatrième peu après en Turquie.

L’Allemagne avait alors été profondément choquée que des enfants du pays aient prévu un carnage sur son sol, pour la première fois depuis les attentats de la Fraction armée rouge (RAF) dans les années 70-80.

Photo Federico Gambarini