46% des Israéliens considèrent les homosexuels comme des « déviants », selon un sondage réalisé après l’attaque contre un centre d’aide à des adolescents gays à Tel-Aviv qui a fait deux morts et 15 blessés le 1er août.
A la question: « est-ce que l’homosexualité constitue selon vous une déviance? », 46% des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative contre 42% d’un avis contraire, le reste étant sans opinion, selon ce sondage publié jeudi par le quotidien Haaretz.
Parmi les ultra-orthodoxes, la proportion de ceux qui pensent que l’homosexualité constitue une déviance atteint 71%. Parmi la minorité des Arabes israéliens, ce pourcentage est de 64% et de 57% parmi les Israéliens originaires d’ex-URSS.
En revanche, seuls 24% de ceux qui se définissent comme « laïcs » estiment que l’homosexualité est une déviance, selon le sondage réalisé auprès de 498 personnes représentatives de la population israélienne (marge d’erreur 4,5%).
Camil Fuchs, qui a réalisé ce sondage pour l’institut Dialog, estime que ces résultats marquent une « certaine diminution de l’homophobie » par rapport aux sondages précédents qui traduisaient une attitude moins libérale vis-à-vis des homosexuels que dans la plupart des pays occidentaux.
M. Fuchs indique toutefois que le choc provoqué par l’attaque de Tel-Aviv doit être pris en considération.
L’enquête policière pour retrouver le tireur n’a pas encore abouti.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devait se rendre jeudi matin dans le centre visé par l’attaque, selon la radio.
Malgré l’hostilité que l’homosexualité, surtout masculine, suscite dans les cercles religieux juifs en Israël -qui parlent d »abomination »-, elle n’est plus passible de sanctions pénales depuis 1988 et certains droits des couples de gays ou de lesbiennes sont depuis lors reconnus par les tribunaux.